À propos

Passionnée de peinture, d’arts visuels, de musique, répétitives ou expérimentales, de cinéma, de théâtre, de danse, je suis néanmoins jongleuse et reliée au cirque, à son histoire, par ma pratique, ma formation, la transmission qui m’a été faite, et aussi par mon goût pour la vie itinérante, le non conformisme, le bizarre, l’excentrique, et pour cette faculté du cirque à se situer à la croisée du jeu d’enfant et d’un art puissamment poétique, énergétique et métaphysique.
J’ai développé un rapport singulier au jonglage, aux accents minimalistes et sensibles, et aime chercher dans une vision élargie de celui-ci, le penser comme un rapport à l’autre qu’il soit objet, personne, espace ou temps.
Cette combinaison intègre pour moi les frottements entre les notions de corps et de présence humaine, d’espaces contraignants, de matières sonore, musicale et lumineuse comme autant d’éléments malléables au service du phénomène spectaculaire.
Entre mouvements hypnotiques, jeux drôles ou tragiques, les pièces que j’ai créées, seule ou à plusieurs, explorent le potentiel chorégraphique et dramatique du jonglage et de l’acte physique, dans une conjugaison entre abstraction et métaphore du drame humain. Je questionne écriture et dramaturgie pour le cirque aujourd’hui, en m’aventurant à la lisière d’autres arts, en collaborant avec des artistes d’autres champs, théâtre et musique en particulier.
 
J’ai développé une forte tendance au happening, à l’improvisation, et à la fois un goût pour l’écriture au cordeau. J’aime convoquer le quotidien et le temps réel de l’acte, autant que des phénomènes hypnotiques, persistances et disparitions, où la représentation mentale de l’espace et du temps est bouleversée.
Une dimension essentielle est le rapport à l’espace et au temps et les contraintes connexes : s’extraire de la fixité et de la verticalité, composer entre jonglage et déplacement, forces verticales et horizontales, immobilité et mouvement, s’aveugler, s’attacher, s’imposer des dispositifs contraignants (atteinte à l’intégrité du jongleur), et aussi retirer la gesticulation, ralentir, donner à voir ce qui est imperceptible dans la vitesse.
Le réinvestissement de corporéités anciennes et l’activation de mémoires liées aux pratiques du corps, leurs représentations à travers les âges, les cultures et l’histoire de l’art, donnent une orientation nouvelle à ma recherche, ouvrant un champ d’exploration et de transversalité entre les champs artistiques, entre art et anthropologie, politique, philosophie…